Pour souligner la Semaine internationale des archives, les centres d’archives de BAnQ à travers le Québec mettent en valeur certaines de leurs archives les plus inusitées et insolites!
Dans cette page
Bouleau, corneilles et poésie
L’inspiration peut venir partout et à tout moment. Une écorce de bouleau peut s’avérer bien pratique quand on n’a pas de papier à disposition!
Retour des corneilles est une œuvre d’Albert Ferland, poète, dessinateur et écrivain du terroir. Celui-ci a su transposer son amour de la nature et de la terre tant dans sa poésie que dans ses dessins.
Marie-Pierre Nault, archiviste aux Archives nationales à Montréal
Grains de mémoire
Preuve qu’on ne trouve pas que de la poussière dans les archives, mais aussi… du sable! Cette carte de vœux fut créée à l’occasion d’Expo 67 et contient du sable prélevé du site de l’Expo. Elle se trouve dans la collection Magella Bureau, qui contient une variété impressionnante de cartes de souhaits et de cartes postales.
Joseph Gagné, archiviste aux Archives nationales à Québec
Des Acadiens au service de Sa Majesté
Afin de protéger les côtes de la Gaspésie contre les raids de corsaires américains au lendemain de la Révolution américaine, le gouvernement de la Province de Québec établit des milices. Celles-ci sont composées principalement de loyalistes qui habitent depuis peu dans la Baie-des-Chaleurs. Ce document inusité concerne une de ces compagnies, soit la Milice acadienne de la seigneurie de Carleton, constituée en 1789 dans le tout nouveau district judiciaire de Gaspé.
Il est étonnant de voir des soldats acadiens servir Sa Majesté britannique, sachant que près de 35 ans plus tôt, la plupart avaient vécu la période sombre du Grand Dérangement. Selon une hypothèse plausible, le lieutenant-gouverneur de Gaspé Nicolas Cox aurait promis des propriétés foncières aux familles acadiennes en échange de leurs services. Il ne réussit cependant jamais à les leur donner.
Guillaume Marsan, archiviste-coordonnateur et André Ruest, technicien en documentation aux Archives nationales à Gaspé
Un sourire du passé
En explorant le fonds de la famille Foran, juristes et avocats qui ont surtout œuvré à Aylmer, Hull et Ottawa, j’ai découvert une petite pochette de cuir qui se trouvait dans une boîte avec des objets religieux. En ouvrant la pochette, quel ne fut pas mon étonnement d’y découvrir un dentier!
Malheureusement, je ne sais pas à quel membre de la famille il appartient ni de quand il date, puisque le fonds s’étale sur plusieurs générations. Je suis à peu près certaine qu’il est fait avec de vraies dents. De plus, nombreuses sont les lettres où l’auteur se plaint de maux de dents dans ce fonds. On y trouve aussi deux factures de dentiste qui datent de 1862 pour des plombages en or.
Jacinthe Duval, archiviste-coordonnatrice aux Archives nationales à Gatineau
L’affaire de la bouteille
On trouve de tout dans les archives judiciaires. Ainsi, quelle ne fut pas la surprise d’un chercheur en découvrant, dans un dossier de cour criminelle, une pièce de tissu contenant un… morceau de crâne! Accompagné de radiographies, cet objet servit d’élément de preuve dans une cause concernant l’agent de la Commission des liqueurs Joseph Dionne. Ce dernier s’était fait assaillir lors d’une descente en 1925, en pleine Prohibition. On l’avait frappé violemment à la tête avec une bouteille. Le pauvre homme a survécu après plusieurs opérations, mais comble de malheur, l’accusé a été déclaré non coupable.
Guillaume Marsan, archiviste-coordonnateur aux Archives nationales à Rimouski
Le cas Pepitone
Parmi les archives judiciaires à Saguenay se trouve une facture du bourreau Arthur Ellis pour l’exécution de Gaetano Pepitone, un immigré sicilien reconnu coupable du meurtre de John McNally. Exécuté le 11 janvier 1929 dans la prison de Chicoutimi, Pepitone fut le seul prisonnier pendu au Saguenay–Lac-Saint-Jean. La facture de 143,10 $ équivaut aujourd’hui à 2610 $.
Une balle et des douilles d’un revolver sont présentées en preuve dans le procès pour meurtre de Gaetano Pepitone. La balle fut retirée du corps de la victime lors de l’autopsie et les douilles furent trouvées sur la scène du crime.
Myriam Gilbert, archiviste-coordonnatrice aux Archives nationales à Saguenay
Jeannot Casse-Gueule
Jeannot Casse-Gueule, aperçu dans une série de photos, est un employé de la Compagnie minière IOC dont il ne faut pas suivre l’exemple en matière de santé et sécurité au travail. C’est le maître de l’improvisation, de l’impatience, de l’impulsivité et de l’impunité. Le département de la sécurité de la compagnie minière crée le personnage de Jeannot Casse-Gueule en mars 1958 pour illustrer les mauvaises habitudes au travail et sensibiliser les travailleurs à l’importance de la sécurité dans les installations.
Danielle Saucier, archiviste-coordonnatrice aux Archives nationales à Sept-Îles
La main du Christ
Une photo bien étrange se trouve dans le fonds de la famille Coderre à Sherbrooke. Sur cette photo, Amable Coderre, agriculteur à Saint-Paul-d’Abbotsford, est assis près d’un guéridon sur lequel est posée une pyramide en verre contenant une main ouverte, en plâtre, transpercée d’un clou, un rappel de la Passion du Christ.
Pour nourrir la ferveur des fidèles, les images de la foi chrétienne ont longtemps été marquées par le baroque, un mouvement artistique qui multipliait les effets dramatiques.
Julie Roy, archiviste-coordonnatrice aux Archives nationales à Sherbrooke
Du rhum, des poissons
Un certificat attestant que Denis Gervais a participé à la cérémonie terre-neuvienne des Screechers se trouve dans le fonds Solange Fernet-Gervais à Trois-Rivières. Cette cérémonie amusante implique notamment d’embrasser un poisson puis de boire une dose de rhum local. Cependant, Denis Gervais a souligné 20 ans de sobriété comme membre des Lacordaire une vingtaine d’années plus tôt!
Élaine Bérubé, archiviste-coordonnatrice aux Archives nationales à Trois-Rivières