Hélène Chartrand, technicienne en documentation aux Archives nationales à Montréal, dans la salle de consultation des archives à Montréal
Hélène Chartrand, technicienne en documentation aux Archives nationales à Montréal, 2023. Photo: David Bureau.

Rencontre avec Hélène, passionnée de généalogie

Hélène Chartrand, technicienne en documentation aux Archives nationales à Montréal, offre une aide précieuse aux usagers pour leurs recherches généalogiques. Son travail permet souvent de faire apparaître ce « petit plus » qui récompensera des heures d’effort. Nous l’avons rencontrée pour vous.  

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Curieuse et passionnée d’histoire, Hélène sait qu’il faut chercher dans les documents publiés comme dans ceux qui ne le sont pas. Ses études et son expérience lui ont appris à chercher, reconnaître et dépouiller les sources pour mieux repérer et exploiter les informations qu’elles contiennent. Sans oublier les trucs pour améliorer la recherche, particulièrement précieux en généalogie, notamment pour les cas plus épineux.

Hélène, comment décrirais-tu, dans tes mots, ce qu’est une recherche en généalogie?

Une recherche généalogique est une aventure surprenante, et souvent de longue haleine, qui permet de mieux connaître sa famille et de découvrir des aspects de celle-ci occultés, oubliés ou inconnus.

C’est un voyage dans le temps et dans l’espace qui permet de se reconnecter à une société passée et à son évolution. Celle-ci peut avoir un aspect social, territorial, judiciaire ou autre qui éveille l’intérêt. 

Qu’est-ce qui amène les gens à entreprendre des recherches en généalogie?

Pour la plupart des personnes, c’est la curiosité et le désir d’en apprendre davantage sur la famille au fil du temps. Je ne surprendrai personne en disant que cet intérêt vient souvent avec la retraite et le temps libéré qui vient avec.

Pour d’autres personnes, il y a la recherche de racines autochtones. D’autres viennent dans un but médical : certaines opérations ne peuvent pas être réalisées, certains traitements médicaux ne peuvent pas être suivis si des problèmes médicaux spécifiques sont présents dans la famille.

Enfin, plusieurs personnes viennent pour des recherches sur leurs familles biologiques. On parle bien sûr de cas d’adoption. Avec les changements à la Loi sur l’adoption, ces personnes ont accès à plus d’informations qu’auparavant, ce qui rend la démarche plus utile.

Qu’est-ce qu’une personne doit considérer lorsqu’elle entreprend sa généalogie?

Je dirais qu’il faut prendre en considération qu’il s’agit d’une démarche pleine de surprises, belles ou moins agréables.

Il n’y a pas de temps « normal » pour compléter sa recherche. Une grande partie de vos démarches seront plus ou moins longues au gré des cas rencontrés et de l’objectif de votre projet. Chaque chercheur aura un parcours unique.

La généalogie est une activité agréable! Votre projet généalogique est unique. C’est quelque chose qui se modulera selon vos intérêts et vos besoins particuliers.

Photo: Mikaël Theimer, 2023.

Quels sont les outils les plus utilisés pour la recherche généalogique à BAnQ? Peux-tu nous donner un exemple de ce que l’on y trouve?

Il en existe plusieurs. Ce qu’il faut retenir, c’est que toutes les ressources sont interdépendantes et qu'il est possible de débuter avec les outils papiers ou les outils informatiques; il n’y a pas vraiment d’ordre. Dans son parcours, une personne passera des bases de données aux livres, des livres aux microfilms, des microfilms aux documents originaux puis retour aux bases de données...

Plus d’une cinquantaine de bases de données propres à la population du Québec, depuis la Nouvelle-France jusqu’au xxe siècle, sont disponibles gratuitement sur le site Web de BAnQ [liens]. On y trouve aussi des documents numérisés par BAnQ tels que des journaux anciens, des collections de cartes postales, des photographies, des cartes géographiques et des enregistrement audiovisuels.   

BAnQ offre gratuitement à ses abonnés l’utilisation de bases de données très populaires : BMS 2000Mes AïeuxAncestryPRDH, etc. Pour y accéder, vous devez vous rendre dans un des centres d’archives, à la Grande Bibliothèque ou à la Bibliothèque nationale (site Rosemont). Elles sont accessibles pour la plupart des gens et permettent de chercher efficacement grâce aux filtres qui donnent la possibilité d’ajuster la recherche et les résultats.

Photo: Mikaël Theimer, 2023.

Les ressources papier publiées sont une autre possibilité pour les personnes moins à l’aise avec l’informatique. Cependant, il faut avoir un peu plus de patience. Ces ressources sont des livres, des ouvrages de référence et autres. Pour les utiliser, il faut être prêt à passer plus de temps pour trouver l’information en utilisant les index, les tables des matières, les renvois, les notes, etc.

Les microfilms sont essentiellement constitués de copies de documents originaux qu’il est possible de copier sur une clé USB. Il y a aussi des index de documents judiciaires permettant le repérage de documents originaux.

Enfin, les documents d’archives originaux (papier ou microfilms) sont la source privilégiée de cueillette d’informations, les témoins-clés de moments de vies de vos ancêtres.

Gardez en tête que vous choisissez un outil en fonction de différents facteurs comme la période historique, le territoire géographique ou encore une appartenance religieuse.

Quels conseils donnerais-tu à une personne qui veut se lancer en généalogie?

Accordez-vous le temps d’apprendre et travaillez sur une ressource ou une piste de recherche à la fois. La généalogie, c’est un marathon. Donnez-vous toute l’ouverture nécessaire pour « aménager » le projet généalogique selon son évolution. On peut parfois trouver rapidement mais il y a des moments qui seront plus décevants et où vous ne trouverez rien, sinon très peu.

Évitez de vous disperser et prenez des notes. Adoptez une méthode qui vous convient pour retenir les informations que vous cherchez : les noms, les dates importantes, les lieux. Notez aussi vos sources (les livres, les monographies de familles, les bases de données consultées, les fonds d’archives, etc.), ce qui vous permettra d’éviter la question : où est-ce que j’ai déjà vu ça?

Vous serez peut-être surpris d’apprendre que tout n’est pas numérisé, loin de là! Il se pourrait que vous ayez à vous déplacer pour consulter des documents anciens et fragiles, ou encore des documents sur microformes.

Quelquefois, vous ne pourrez pas trouver une information sur un de vos ancêtres  en cherchant directement sur celui-ci. Optez pour une recherche sur ses parents, son conjoint ou sa conjointe; vous pourriez trouver un détail qui vous ramènera à la personne qui vous intéresse. 

Finalement, que peuvent faire les gens si les ressources de BAnQ ne peuvent les éclairer? 

Nous pouvons diriger les usagers vers des partenaires de BAnQ parce qu'ils ont besoin d'une expertise particulière comme transcrire ou lire un acte complet en ancien français. BAnQ forme avec les sociétés d'histoire ou les sociétés de généalogie un réseau de services au public. C’est une entraide pour accéder à des ressources et des services spécialisés.