Claire Kirkland-Casgrain
Claire Kirkland-Casgrain
Photo : Paul Girard

L’histoire des femmes au Québec, de Marie de l’Incarnation à Pauline Marois

Depuis l’époque de la Nouvelle-France, le rôle des Québécoises a évolué. Autrefois confinées à la sphère privée, les femmes se sont graduellement investies dans la vie publique. Elles sont maintenant actives dans tous les secteurs de l’économie et du marché du travail.

Histoire du Québec Société

L’évolution de la place des femmes dans la société québécoise

Au XVIIe siècle, le rôle de la femme se limite à celui de mère de famille ou de religieuse. Au cours des siècles suivants, ce rôle se redéfinit et les femmes occupent une place de plus en plus importante au sein de la société.

Pilier essentiel du noyau familial, elles sont épouses et mères, alors que d’autres sont soignantes et éducatrices. Collaboratrices de leurs époux, elles deviennent parfois fondées de pouvoir quand ces derniers sont dans l’incapacité de gérer les affaires de la famille, mais aussi, pour certaines, fondatrices d’ordres religieux.

Quittance des révérendes mères Ursulines de Québec au révérend père Paul Le Jeune, Québec, 7 août 1656.
Quittance des révérendes mères Ursulines de Québec au révérend père Paul Le Jeune, Québec, 7 août 1656. Archives nationales à Québec, fonds Ministère des Terres et Forêts (E21, S64, SS5, SSS1, D295). Auteur : Guillaume Audouart.

Au début de la colonie, certaines religieuses assumaient un rôle de gestionnaire dans les hôpitaux et les écoles. Ce document est signé notamment par Marie de l’Incarnation, fondatrice des Ursulines de la Nouvelle-France.

Au XIXe siècle, des femmes, tout en vaquant à leurs occupations domestiques, vont aussi travailler en usine. Plusieurs d’entre elles, conscientes des inégalités et de la détresse de leurs concitoyens, s’activent pour contrer les difficultés découlant de l’industrialisation et l’urbanisation.

Des bourgeoises anglophones prennent en charge des activités religieuses, humanitaires et sociales en fondant des associations pour venir en aide aux plus vulnérables.

Chez les francophones, la plus grande partie de l’enseignement ainsi que de l’aide hospitalière et sociale est assurée par les communautés religieuses féminines.

Membres de la Fédération des femmes canadiennes-françaises à l’occasion d’un congrès, 1960.
Membres de la Fédération des femmes canadiennes-françaises à l’occasion d’un congrès, 1960. Archives nationales à Gatineau, fonds Champlain Marcil (P174, S1, D19867, P9). Photo : Champlain Marcil.

À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, certaines femmes décident de former des associations pour faire valoir leurs droits. C’est le début du féminisme. Leurs priorités sont l’obtention du droit de vote, l’accès aux études supérieures, la santé, l’amélioration des conditions de travail et le développement des services sociaux.

Les années 1940 constituent un tournant majeur dans la lutte menée par les femmes pour faire reconnaître certains de ces droits. La Deuxième Guerre mondiale permet aux femmes de prendre leur place hors de leur foyer. Elles contribuent à l’effort de guerre en travaillant comme infirmières dans l’armée ou comme ouvrières dans l’armement et l’aéronautique. C’est en 1941 que les Québécoises peuvent voter pour la première fois, lors d’une élection partielle.

Femmes travaillant dans l’industrie de l’armement, vers 1942.
Femmes travaillant dans l’industrie de l’armement, vers 1942. Archives nationales à Montréal, fonds La Presse (P833, S3, D395). Photographe non identifié.

Les décennies 1960 à 1990 sont une période riche en revendications de toutes sortes, notamment la reconnaissance de l’égalité entre les sexes ainsi que l’accès à l’éducation, à la contraception et à l’avortement. Davantage éduquées, les femmes sont plus présentes sur le marché du travail, mais la société ne leur offre que peu de support.

Bien qu’elles puissent désormais occuper des emplois traditionnellement masculins, du travail reste à faire pour accéder à certains postes et être rémunérées comme leurs collègues hommes.

Une étudiante en mécanique automobile, 1995.
Une étudiante en mécanique automobile, 1995. Archives nationales à Québec, fonds Raynald Lavoie (P738, D1995-10-04-A). Photo : Raynald Lavoie.
Maggie Emudluk, présidente de l’Administration régionale Kativik, en compagnie de la première ministre Pauline Marois, au Nunavik, 2013.
Maggie Emudluk, présidente de l’Administration régionale Kativik, en compagnie de la première ministre Pauline Marois, au Nunavik, 2013. Archives nationales à Québec, fonds Ministère du Conseil exécutif (E5, S44, S2, D183). Photo : Patrick Lachance.

 

Pour en savoir plus

  • Denyse Baillargeon, Brève histoire des femmes au Québec, Montréal, Boréal, 2012, 281 p.
  • Micheline Dumont, L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles, 2e édition, Saint-Laurent, Édition du Club Québec loisirs, 1992, 681 p.
  • Projet Femmes en tête, De travail et d’espoir – Des groupes de femmes racontent le féminisme, Montréal, Éditions du Remue-ménage, 1990, 200 p.

 

Ce texte a été publié sous le titre « Le Québec au féminin » dans l’ouvrage Reflets de mémoire – Le Québec en images, sous la direction d’Hélène Laverdure, Isabelle Crevier et François David, Les Publications du Québec, 2021, 225 pages.

Reflets de mémoire

Pour feuilleter une partie du livre.

Vous pouvez commander un exemplaire sur le site des Publications du Québec ou auprès de votre libraire.