Plusieurs zines étalés.
Photo : Stéphane Viau

Les zines font leur place à la Grande Bibliothèque

Vous êtes à l’affût des dernières tendances de la scène littéraire et artistique québécoise? Vous aimez la bande dessinée, l’art, la poésie ou tout simplement les livres en tant qu’objets? La nouvelle collection de zines de la Grande Bibliothèque saura sans doute vous plaire!

Bandes dessinées Essais Littérature québécoise Poésie Livres
Photo : Stéphane Viau

Située au niveau 1 de la Grande Bibliothèque, cette collection atypique de plus de 200 titres attire l’attention des visiteurs. Mais que sont ces petits livres que l’on peut emprunter à coups de trois exemplaires à la fois?

C’est quoi un zine?

Les zines sont fabriqués par des gens comme vous et moi ou par des artistes établis. Ils peuvent être composés de mots, d’illustrations ou même de bandes dessinées. Les zines abordent n’importe quel sujet imaginable, allant des chats aux ventilateurs en passant par la crème glacée. Cette forme littéraire permet aux artistes de s’exprimer sans les contraintes du processus éditorial. C’est alternatif, immédiat et sans filtre!

Il est très simple de faire un zine. On peut plier une feuille en quatre et, hop!, on a créé un livre! Néanmoins, les artistes ont tendance à explorer des procédés complètement hors de l’ordinaire en fabriquant des reliures éclatées et imaginatives. Tissu, dentelle, papier fait maison, reliure cousue à la main, carton de caisse de bière : il n’y a pas de limite au matériel utilisé et à la forme que prennent ces petits livres. Le zine devient alors un véritable objet d’art!

Vous n’aviez jamais entendu parler de zine? Vous n’en avez jamais vu? Outre à la Grande Bibliothèque, où l’on peut désormais découvrir les dernières créations des artistes d’ici, vous trouverez des zines dans certaines librairies comme L’Euguélionne, Planète BD ou N’était-ce pas l’été. Pour dénicher les perles rares, c’est dans des festivals comme le Festival BD de Montréal ou l’Expozine que ça se passe.

L‘histoire du zine vous intéresse? Écoutez le balado Le syndrome de la page colorée d'Aude Fourest et Emilien Masseau. Dans deux épisodes hors série intitulés L’histoire des zines au Québec, Izabeau Legendre détaille la genèse de cette pratique littéraire et artistique. Vous pouvez également emprunter le livre de ce dernier sur le sujet, La scène du zine de Montréal, publié en 2022.

Coup d’œil sur la collection

Les zines peuvent prendre plusieurs formes, mais il est possible de dégager quatre catégories dans la collection offerte à la Grande Bibliothèque : la bande dessinée, la poésie, l’essai et le graphzine. Les zines permettent de découvrir les toutes dernières créations de nos artistes préférés ou d’artistes émergents dans ces différents domaines.

De la bande dessinée pour tous les goûts

Cathon et Iris partent dans un chalet? Apprenez tout sur leur séjour dans Mélange festif. Vous ne connaissez pas Ariane Cloutier? Lisez son zine Apocalypse, qu’elle a dessiné à l’occasion des « 48 heures de la fin du monde » organisées par Jimmy Beaulieu. Vous avez une passion pour la cuisine? Du bon manger de Xavier Cadieux et Byanca Bert vous plaira sûrement!

Photo : Marie-Ève Plamondon

Une poésie éclatée et éclectique

Le format court du zine convient particulièrement bien à la poésie. Pas besoin d’accumuler énormément de matériel pour partager sa poésie. Vous en trouverez de toutes sortes dans la collection de la Grande Bibliothèque : une correspondance touchante (Quand le St-Laurent se brisera en morceaux il nous restera au moins la poésie sur laquelle marcher, Anthony Lacroix et Émilie Pedneault), une poésie imagée sous forme d’abécédaire (L’Abécédaire, Élaine Fafard-Marconi) ou encore un recueil où des sauces barbecue, tartare et autres deviennent source d’inspiration littéraire (Sauce aigre-douce, Catherine Lowe).

Photo : Marie-Ève Plamondon

L’essai, une réflexion

Des réflexions très personnelles ou engagées occupent les pages des essais sous forme de zines. Les artistes livrent des témoignages touchants et parfois choquants sur leur réalité ou sur un sujet qui leur tient à cœur. Parmi ces courts essais, on trouve notamment un magnifique témoignage de « sortie du placard » (Coming out : le lot illustré, Camille Freytag), une réflexion très intéressante sur le mouvement actuel de prendre soin de soi-même (Étranger.ère à soi : Réflexion sur le courant du « self-care ») ou encore une explication toute simple de ce qu’est le consentement (Le consentement, NULE).

Photo : Marie-Ève Plamondon

Le graphzine, une véritable œuvre d’art

Le graphzine est sans doute l’une des formes les plus époustouflantes visuellement. On nomme graphzine le zine qui est uniquement constitué d’illustrations. S’il y a du texte, il est intégré aux images. Sérigraphie, aquarelle, dessin : tout est possible dans ces livres artistiques.

Nos préférés en ce moment? Fanzine des ventilateurs pour son interprétation imagée et originale de cet objet de tous les jours, Brutal pour ses illustrations à couper le souffle et Un corps à soi d’Alexa Perchemal, pour sa douceur et sa magnifique reliure.

Photo : Marie-Ève Plamondon

Explorer la collection à la Grande Bibliothèque

Ce tour virtuel de la toute nouvelle collection de zines vous a plu? Alors, sautez dans le premier bus ou métro pour venir découvrir plus de 200 titres sur place. Vous ne le regretterez pas! Vous pourriez passer des belles heures à ouvrir ces petits livres et les feuilleter. Si vous êtes abonné, vous pourrez les emprunter et les lire dans le confort de votre foyer. Et qui sait, peut-être serez-vous tenté de créer un zine à votre tour?