Illustration d'un poisson jaune et orange sur fond bleu, vert et avec des petits carrés rouge, vert et bleu.
Détail de l'estampe "Le lac des signes", Bonnie Baxter, 1998. Gravure sur bois, sérigraphie, impression numérique, 9/20, 50 cm x 55 cm
Photo : Bonnie Baxter

En tête-à-tête avec Manon Barbeau et Anaïs Barbeau-Lavalette

Le duo mère-fille d’artistes Manon Barbeau et Anaïs Barbeau-Lavalette s'est prêté au jeu d’un questions-réponses complice et authentique à l’occasion de l’exposition Vues du fleuve, présentée par BAnQ et Loto-Québec. Rencontre en vidéo.

Littérature québécoise

Entourées des estampes qu’elles ont sélectionnées ensemble pour l’exposition, toutes deux témoignent de leur lien avec le Saint-Laurent dans cette entrevue inédite. C’est au bord du fleuve qu’elles ont trouvé une source d’inspiration pour l’exposition.

Peu avant l’entrevue, les deux artistes et commissaires se confient en souriant : avant l’exposition Vues du fleuve, elles n’avaient pas travaillé sur un projet commun depuis… les travaux de rédaction menés par Anaïs lors de ses études!

Dans la famille Barbeau-Lavalette, l’amour pour l’art, la culture et l’environnement se transmet de mère en fille. La mère, Manon Barbeau (aussi connue pour être la fille du peintre Marcel Barbeau, signataire de Refus global), est une cinéaste engagée qui cofonde le Wapikoni en 2003 et Musique nomade trois ans plus tard pour mettre en lumière les talents culturels autochtones d’aujourd’hui.

« Mon père m’a offert des vacances pour la première fois de sa vie et de la mienne à l’âge de 12 ans à Saint-Fabien-sur-Mer. Et je me suis retrouvée pour la première fois de ma vie devant le fleuve. Et là, c’était une découverte qui m’est vraiment rentrée dans le cœur, dans le corps, dans la tête! »

- Manon Barbeau

Sa fille, Anaïs Barbeau-Lavalette, poursuit cette lignée d’artistes qui mettent leur talent au service d’une cause. Ses livres comme ses films soulèvent souvent des questions sur les enjeux sociaux et environnementaux actuels, pour lesquels elle milite avec le mouvement Mères au front qu’elle a cofondé avec Laure Waridel.

« Pour tout ce que j’écris, quand j’ai besoin d’écrire, je vais près du fleuve [Saint-Laurent]. Le fleuve m’inspire. C’est comme un compagnon. Je pense qu’un des désirs de bâtir cette exposition-là, c’est aussi un désir de nous ramener à lui, un désir de raviver cette curiosité-là et cet intérêt-là, et d’approfondir notre lien à ce fleuve qui est proche de nous. »

- Anaïs Barbeau-Lavalette

Tout au long de l’exposition, le duo de commissaires invite le public à naviguer sur la beauté de 36 œuvres. Elles le guident par leurs voix et par leurs écrits dans un dialogue mère-fille intime, poétique et émouvant.

« On faisait des assemblages [des estampes] sur une table. On était déjà face au fleuve parce qu’on avait une maison pour écrire nos textes. On était face au fleuve, avec des phoques de temps en temps. Puis, on bougeait les œuvres comme des casse-tête dans différents assemblages qui sont reflétés aujourd’hui.

- Manon Barbeau