Signets au féminin : « Quand je ne dis rien je pense encore »

Dans ce quatrième épisode, Marie-Ève, Esther, Dolly et Lidia discutent du recueil Quand je ne dis rien je pense encore, de Camille Readman Prud’homme. Une lecture envoûtante et introspective qui invite à réfléchir à notre rapport à la prise de parole, au silence et au jeu des apparences.

Littérature québécoise Poésie Balado Signets au féminin
Jeune femme souriante tenant un livre.
Photo : Stéphane Viau

Signets au féminin, c’est un balado de BAnQ qui parle d'œuvres écrites par des femmes québécoises d'aujourd'hui.

Pour ce livre publié en 2021 par L’Oie de Cravan, Camille Readman Prud’homme a remporté le prix Alain-Grandbois.

Son recueil est traversé par une quête d’ouverture et un appel à la nuance, et il nous pousse à revoir nos rapports avec les autres. C’est touchant, c’est profond, et on s’y reconnaît tous et toutes!

Le choix de Dolly

« J’ai choisi Quand je ne dis rien je pense encore un peu pour la couverture de couleur ocre qui attire le regard, et beaucoup pour l’inoubliable expérience de lecture qu’il m’a permis de vivre, dans un chalet des Cantons-de-l’Est, alors qu’une fine pluie tombait sur l’herbe.

On entre dans la poésie de Camille Readman Prud’homme en s’y faufilant. Entre les mots de l’infiniment petit, du sensible, on découvre des masques et des non-dits. C’est une poésie où les silences sont plus importants que les paroles. Cette lecture est restée gravée dans ma mémoire.

J’ai donc proposé ce recueil à mes collègues avec la grande envie (je dirais presque « l’appréhension ») de voir si elles partageraient ma fascination. Je voulais surtout vérifier dans quelle mesure la poésie de l’intime rejoint l’universel.

Et vous, quand vous ne dites rien, est-ce que vous pensez encore? »

C’est très resserré, mais il y a une voix de vulnérabilité. C’est sensible et délicat.

- Esther

Il y a énormément de pression à performer, à dire “voici ce que je suis” dans la vie. Mais parfois, la parole tombe à côté.

- Dolly

La narratrice parle souvent pour ne rien dire. On dirait qu’elle ressent le besoin de meubler le silence, et c’est une chose que je fais souvent, comme si un malaise y était associé.

- Lidia

Ça nous fait réfléchir au besoin de faire preuve de plus de bienveillance envers les autres.

- Marie-Ève