Carte postale illustrant le Mont Tremblant. On aperçoit des arbres et des montagnes à l'horizon
The Killarney Summer Camp, Mont Tremblant, P. Q., View from Camp Farm, carte postale, Chicago, Hermann Post Card, 19--?.

Une évasion toute en nature

Avides de plein air, les citadins et citadines s’échappent volontiers de leur quotidien pour renouer avec la nature. Voici quelques photographies et cartes postales issues de nos collections, qui illustrent des territoires devenus des parcs nationaux du Québec : de véritables joyaux du patrimoine naturel.

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Les parcs autour de Montréal

 

Une montagne maléfique au cœur des Laurentides?

Saviez-vous que le parc national du Mont-Tremblant s’appelait à la fin du XIXe siècle le parc de la Montagne Tremblante? Des propos d’Arthur Buies y font référence dans le journal Le Nord du 14 septembre 1882. Avant cela, les nations algonquiennes l’appelaient Manitonga Soutana , soit « la montagne de l'esprit ».

Mais rassurez-vous, il n’y a pas de danger à arpenter ses divers sentiers. Depuis le 12 janvier 1895, le parc ravit les gens qui le visitent. Sa superficie de 1510 km² permet bien des découvertes florales et fauniques. Pas moins de six grandes rivières et 400 plans d’eau occupent ce territoire. Le mont Tremblant culmine à 931 m d’altitude avec le pic Johannsen – du nom de l’homme qui a contribué à l’essor du ski au Québec au XXe siècle : l’ingénieur Hermann Smith Johannsen, surnommé Jackrabbit.

L’histoire d’une mobilisation citoyenne pour sauver la montagne

S’il est un lieu qui a bénéficié de l’amour inconditionnel des habitants et habitantes des environs, c’est bien le parc national du Mont-Orford. Son histoire est née du rêve d’un médecin, le Dr George Austin Bowen (1867-1943), qui souhaitait voir ce territoire protégé à l’instar des parcs nationaux américains. Le projet a fait son chemin, mais non sans rencontrer quelques obstacles. Le parc ne sera finalement créé qu’en 1938. Bien plus tard, en 2006, une nouvelle menace pointe : le parc risque de voir des condominiums occuper ses flancs. Heureusement, une mobilisation incroyable de la population parvient à « sauver la montagne ». L’amour de la nature donne des forces! Haut de 853 m, le mont Orford voit maintenant passer les saisons en paix, au cœur d’un territoire de 58 km².

Bartlett, W. H., Orford Mountain, gravure, London, Virtue & Co., 1840.

Le mont proche de la ville

Territoire protégé depuis 1985, le parc national du Mont-Saint-Bruno occupe 8,9 km² et se situe à seulement 20 km de Montréal. Comptant parmi les plus petits des parcs nationaux, il donne malgré tout accès à cinq lacs, une tourbière, un verger, un arboretum et un vieux moulin à eau. Outre des traces de la présence des Frères de Saint-Gabriel et des seigneurs de Montarville, qui ont occupé les lieux, on peut y découvrir différentes empreintes de son histoire, comme celles liées à l’aménagement d’un lieu de villégiature de luxe au XIXe siècle, mis en œuvre par Edson Loy Pease, figure incontournable du milieu financier montréalais. 

Saint-Bruno-de-Montarville, entre 192-? et 1944. Archives nationales à Montréal, fonds La Presse (P833, S3, D878).

La colline des pèlerins 

Le parc national d’Oka, d’une superficie de 24 km², voit le jour en 1990. Il a pour particularité d’avoir conservé des traces de la présence des Sulpiciens au XVIIIe siècle. Le chemin de croix de la colline du Calvaire, haute de 156 m, était un lieu de pèlerinage. Sept petits bâtiments religieux (quatre oratoires et trois chapelles) sont d’ailleurs toujours présents dans la forêt.

Les parcs autour de Québec

 

Une vertigineuse vallée glaciaire

L’une des plus belles vallées glaciaires de la province se trouve au parc national de la Jacques-Cartier. La vallée de la Jacques-Cartier présente un dénivelé spectaculaire allant de 300 à 600 m. Le lieu rassemble aussi une forêt cathédrale et une tourbière de type réticulé. Innus, missionnaires jésuites, draveurs, chasseurs et pêcheurs s’y sont relayés au fil du temps.

La vallée de la Jacques-Cartier, Tewkesbury, 1949. Archives nationales à Québec, fonds Ministère de la Culture et des Communications (E6, S7, SS1, P70540). Photo : J. W. Michaud.

Le grand lac au cœur du parc 

Le parc national de Frontenac, créé en 1987, occupe plus de 150 km² de terres sur les rives du lac Saint-François. Les Abénakis qui peuplaient le territoire au XVIIe siècle considéraient ce lac comme un « grand lac », avec raison : c’est le plus grand au sud du fleuve Saint-Laurent. En outre, il était une voie de canotage essentielle pour les Iroquois.

Le sommet des draveurs et des randonneurs

Au parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie, à peine quelques heures de marche séparent l’érablière de la toundra. La lecture de Menaud, maître-draveur, un classique de la littérature québécoise, pourrait par ailleurs vous inspirer l’observation de l’Acropole des Draveurs, le sommet des lieux, qui culmine à 1048 m d’altitude. C’est l’auteur du roman, Félix-Antoine Savard, qui l’a baptisé ainsi.

D’autres parcs nationaux existent au Québec, qui offrent eux aussi de magnifiques escapades en nature et une bonne bouffée d’oxygène. Quelle richesse!

Sources consultées 

ALLEN, Roch, « Redéfinition du réseau des parcs québécois et vision d’avenir », Téoros, vol. 14, no 1, printemps 1995, p. 24-27.
BÉDARD, Raymond, « Edson Loy Pease, la Banque Royale du Canada et Saint-Bruno-de-Montarville : chemins croisés », Histoire Canada, 30 août 2022 (consulté le 28 avril 2023).
BERGERON, Jean-François, Les parcs nationaux du Québec, Sainte-Foy, Éditions GID, 2005.
DESJARDINS, Raymond, « Un réseau branché sur la nature », Continuité, no 117, été 2008, p. 16-19.
LEFEBVRE, Camille V., Au Québec, on bouge en plein air! – Avis sur le plein air, Québec, Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, 2017.
LE ROUZÈS, Guy, Trente ans de planification des parcs nationaux du Québec, Québec, Ressources naturelles, Faune et Parcs Québec, Direction des parcs, 2005.
POTVIN, Denise, Mont Tremblant, au cœur des Laurentides, Outremont, Trécarré, 2003.