Le groupe musical Les Planet Rockers performe sur la scène du club Mocambo, 1959
Le groupe musical Les Planet Rockers performe sur la scène du club Mocambo, 1959. Archives nationales à Sept-Îles, fonds Sept-Îles Photo (P59, S12, D53). Photographe non identifié.
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Sept-Îles s’éclate : une vie nocturne vibrante!

Monotone, Sept-Îles? Pourtant, dans les années 1950, la ville a vibré au son des soirées dansantes et des célébrations organisées dans ses établissements de divertissement. Des personnages colorés animaient ses soirées, au diapason des grands bouleversements d’une bourgade en mutation.

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Une nouvelle offre de divertissement

À la suite du développement de l’industrie minière dans les années 1950, Sept-Îles connaît une progression fulgurante, passant en moins d’une décennie de hameau de pêcheurs à ville industrielle. Les nouvelles possibilités d’emploi mènent à l’arrivée de nombreuses personnes de différentes régions du Québec venues travailler pour la compagnie minière Iron Ore et la construction du chemin de fer vers les mines de minerai de fer du Labrador et de Schefferville.

Avec l’augmentation de la population, les services publics et les loisirs de Sept-Îles se diversifient. C’est ainsi que plusieurs salles de spectacles, restaurants et bars ouvrent leurs portes. Pour se détendre et prendre un verre, les Septiliens ont maintenant le choix de se rendre, entre autres, au El Morocco Club, au Manoir des Îles, chez Bella, à l’Hôtel Santerre, à l’Hôtel Central ou à l’Hôtel Cartier. Pour une soirée dansante, les gens se donnent rendez-vous, rue Cartier, au nightclub Mocambo.

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Le groupe musical The Commanders performe sur la scène du club Chez Bella, 1955. Archives nationales à Sept-Îles, fonds Sept-Îles Photo (P59, S7, D442)
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Deux hommes costumés sur la scène du club Chez Bella, 1955. Archives nationales à Sept-Îles, fonds Sept-Îles Photo (P59, S7,D443)
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Groupe musical performant sur la scène du club Mocambo, 1959. Archives nationales à Sept-Îles, fonds Sept-Îles Photo (P59, S12, D51)

Le Mocambo, lieu de rassemblement des fêtards

Le club Mocambo, propriété du restaurateur Maurice Thiffault, proposait des soirées tout en musique avec des orchestres de la région et d’ailleurs. Des soirées thématiques étaient également organisées, comme les « Soirées du rire » présentées tous les jeudis, les soirées masquées ou les célébrations d’Halloween. Celles qui ont fréquenté le Mocambo se souviendront que les dames étaient admises gratuitement le mardi soir.

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Septiliens au club Mocambo pour une soirée masquée, 1959. Archives nationales à Sept-Îles, fonds Sept-Îles Photo (P59, S12, D53)
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Jeune dame performant sur la scène du club Mocambo, 1959. Archives nationales à Sept-Îles, fonds Sept-Îles Photo (P59, S12, D53)
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Un homme costumé danse sur la scène du club Mocambo, 1959. Archives nationales à Sept-Îles, fonds Sept-Îles Photo (P59, S12, D52)

La scène du Mocambo a accueilli plusieurs artistes de passage dans la région, dont le duo Ray Denis et Moe B (qui mélangeait la musique et l’humour), des chanteuses du Québec et de la France ainsi que des groupes musicaux dont les Sunny Rae et les Hamilton-Calypso.

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Jeune homme sur la scène du club Mocambo, 1959. Archives nationales à Sept-Îles, fonds Sept-Îles Photo (P59, S12, D53)

Des personnages hauts en couleur ont fréquenté le club. Rodolphe Cormier, résident de Sept-Îles, alias « Boule-à-mites », y a été maître de cérémonie. Lorsqu’il ouvrait les rideaux de la scène, il entamait la chanson Sous les ponts de Paris, qu’il interprétait à sa manière. Il ne craignait pas la confrontation, surtout avec les clients qui refusaient de quitter le club, allant même jusqu’à se battre! Par ailleurs, il aurait fait déguerpir le chien de garde du club à la suite d’une bagarre avec des marins.

En 1959, le nouveau propriétaire du club fut reconnu coupable de vente illégale d’alcool. On procéda alors à la saisie de plus de 1000 bouteilles de bière, de vin et de spiritueux. À la suite des déboires judiciaires du propriétaire, le Mocambo devient, vers 1962, la boîte de nuit Palm’s Café. Deux ans plus tard, en 1964, l’immeuble qui a vu tant de gens danser et faire la fête au cours de la décennie précédente est vacant.

Vous désirez voir des photographies et en apprendre davantage sur les différents clubs, restaurants et bars de cette ville nord-côtière? Venez consulter le fonds d’archives Sept-Îles Photo (P59), les journaux régionaux et les annuaires téléphoniques dans les locaux des Archives nationales à Sept-Îles.

Cet article est une version révisée d’un texte publié dans le journal Le Nord-Côtier, vol. 15, no 8, mercredi 21 avril 2021, p. 10.