Pêche à la perchaude au Québec, 1964.
Pêche à la perchaude au Québec, 1964. Archives nationales à Montréal, fonds Ministère de la Culture et des communications (E6, S2, SS7, D64-203). Photographe: Jean-René Mongeau
Photo : Jean-René Mongeau

Le fleuve Saint-Laurent, source d’activités incessantes

Le fleuve Saint-Laurent, dans toute sa splendeur, est une ressource inépuisable d’activités et de divertissements pour les citadins, touristes, villageois et riverains du Québec,  qu’il traverse d’ouest en est. Voici quelques images issues des collections d’archives de BAnQ qui illustrent comment le Saint-Laurent, partie intégrante du décor naturel québécois depuis des siècles, inspire, distrait et nourrit son peuple. 

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La navigation de plaisance, un long fleuve pas si tranquille...

Le yacht Iris glisse sur l’eau du fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de la capitale nationale, au tout début du XXe siècle. La navigation de plaisance est alors une des méthodes préférées par les habitants pour profiter de cette riche ressource fluviale au cœur du Québec.

Or, bien qu’elle puisse sembler de prime abord une activité douce et relaxante, la navigation sur le Saint-Laurent est reconnue comme étant un sport de haute voltige. En effet, on estime qu’elle est très difficile, du fait des divers courants et marées, sans compter les aléas de la météo, qui font parfois passer d’une douceur estivale à des bourrasques qui rappellent l’hiver en un claquement de doigts!

Le yacht « Iris » sur le fleuve Saint-Laurent, vers 1900. Archives nationales à Québec, fonds Hethrington (E6, S8, SS6, P74).

Une drague à l’œuvre sur le fleuve Saint-Laurent

On aperçoit sur cette photo de 1914 un bateau de forme curieuse qui surplombe​ les eaux calmes du Saint-Laurent. S’agit-il d’un bateau à aubes comme ceux qu’on peut  voir sur le Mississippi? C’est plutôt un bateau dragueur – appelé aussi drague. Bien qu’elle puisse servir pour pêcher des mollusques et coquillages, la drague est plus communément utilisée pour nettoyer le sol marin du gravier, sable, vase ou tout autre objet.

Encore aujourd’hui, le dragage est une opération qui relève de moyens impressionnants. Il s’agit de racler le sol, que ce soit pour enlever des roches ou carrément pour rendre un lac, une rivière ou un fleuve plus profond, de sorte que puissent  y passer de gros navires, par exemple.

Dans le cas du fleuve Saint-Laurent, il n’est pas assez profond pour qu’y circulent les plus gros bateaux au monde. Pour cela, il faudrait draguer copieusement! Tout de même, alors que sa profondeur était de 4,2 mètres en 1857, elle est présentement de plus de 11 mètres.

Dragage sur le fleuve Saint-Laurent, 4 novembre 1914. Archives nationales à Montréal, fonds William Murray (P401, S1, P360).

Coupe de glace sur le Saint-Laurent

Avant que soient inventés les systèmes modernes de réfrigération, la glace utilisée pour la conservation des aliments était découpée à même la surface des lacs et rivières. Le pionnier de la photographie montréalais Conrad Poirier a croqué cette scène d’un homme assis sur un traîneau tiré par deux chevaux massifs découpant de la glace sur les battures du fleuve.

Tranchés à la main ou avec de grandes scies de six pieds, les gros cubes de glace résultant de cette opération étaient transportés et stockés dans des dépôts d’où ils seraient ensuite distribués vers les villes et villages – et même exportés dans des pays lointains – pour un usage domestique. 

Travail ardu que celui de coupeur de glace! Ce métier, aujourd’hui disparu en raison de l’apparition du frigo, s’exerçait du temps des Fêtes au mois d’avril.

Photo : Conrad Poirier
Snow Pictures. Ice Cutting, Conrad Poirier, 8 février 1938. Archives nationales à Montréal, fonds Conrad Poirier (P48, S1, P3159).

Pêche à Sainte-Catherine sur la Rive-Sud

Pour les habitants d’une grande ville comme Montréal, il peut sembler incongru d’imaginer qu’on puisse pêcher dans l’eau verdâtre du Saint-Laurent. C’est pourtant possible, comme on le voit ici avec cet homme en train de pêcher la truite brune à Sainte-Catherine, sur la rive sud de la métropole québécoise, en 1969.

Qui plus est, le fleuve est même reconnu mondialement comme un paradis de la pêche à la ligne. On peut en effet y dégoter plusieurs sortes de poissons, comme le brochet, l’esturgeon et la perchaude, et même les manger sans craindre de tomber malade.

Fait souvent méconnu, le Saint-Laurent est en effet un sanctuaire naturel, véritable écosystème où cohabitent plus de 200 espèces de poissons d’eau douce et d’eau salée, des dizaines de mammifères, de reptiles et d’amphibiens qui pataugent sur un lit de plus d’un millier de sortes de plantes marines. Bref, un joyau de la nature circule doucement sous les yeux de la population du Québec.

Photo : Jean-René Mongeau
Site de pêche à Sainte-Catherine, fleuve Saint-Laurent, 1969. Archives nationales à Montréal, fonds Ministère de la Culture et des Communications (E6, S7, SS2, D69-227, P10). Photo : Jean-René Mongeau.