Photo noir et blanc d'un enfant inuit qui fait une bulle rose avec sa gomme à mâcher
Œuvre : Niap, fil à broder, aquarelle, 2022 Photographie d’origine : Daniel Lessard, 1977 Archives nationales à Québec
Photo : Nancy Saunders (Niap)

Place à l’art inuit avec Niap

Trois magnifiques œuvres de l’artiste inuite Niap font leur entrée à la Grande Bibliothèque et aux Archives nationales à Montréal. Une occasion d’aller à la rencontre de la culture et la langue du Nunavik lors de votre prochaine visite!

Vendredi 14 octobre 2022 Lecture de min.

« Taijaurusiit » (« Le sens des choses »)

Niap, née Nancy Saunders, est une artiste multidisciplinaire dont la démarche fusionne l’art traditionnel inuit et la modernité. Son œuvre, qui a récemment fait l’objet d’une exposition au musée McCord, aborde les thèmes associés à son héritage ancestral au moyen de stratégies propres à l’art contemporain. Niap cherche ainsi à assurer à la fois la pérennité de l’art et de la langue inuits et leur renouvellement.  

Les trois œuvres qui composent l’installation Taijaurusiit (Le sens des choses) sont inspirées de photographies issues des collections de BAnQ et prises dans le village natal de l’artiste, Kuujjuaq, au Nunavik, à la fin des années 1970. Vous les découvrirez lors de votre visite à la Grande Bibliothèque en prenant les ascenseurs et aux Archives nationales en visitant l’atrium.

Photo : Niap (Nancy Saunders) , Niap (Nancy Saunders)
Niap (Nancy Saunders), née à Kuujjuaq, est une artiste inuite qui vit à Montréal. Le dessin, la peinture et la sculpture font partie intégrante de sa pratique.

Un hommage à l'inuktitut

Cette installation s’inscrit dans la foulée de la Décennie des langues autochtones de l’UNESCO, lancée en 2022. Les termes en inuktitut intégrés aux images permettent de découvrir divers éléments de cette langue, en commençant par l’alphabet syllabique, créé par des missionnaires au XIXe siècle et devenu un marqueur identitaire pour les communautés inuites.

Les mots présents dans ces œuvres évoquent des éléments de leur histoire, de leur culture et de leur environnement. Ils nous révèlent des aspects insoupçonnés de leur quotidien. C’est notamment le cas pour le rose, une couleur qui n’existe pas dans le milieu naturel du Nunavik. Les Inuits se sont alors inspirés de la gomme à mâcher, un élément nouveau dans leur culture, pour nommer cette couleur inédite. « ᑯᑦᓲᔭᖅ » ou « Kutsuujak » en inuktitut se traduit littéralement par « rose : la couleur qui ressemble à la gomme à mâcher » en français.

Photo : Niap (Nancy Saunders) , Niap (Nancy Saunders)
Le mot « ᑯᑦᓲᔭᖅ » ou « Kutsuujak » en inuktitut. En français, cela signifie « rose : la couleur qui ressemble à la gomme à mâcher ».

L’installation Taijaurusiit restera entre les murs de la Grande Bibliothèque et des Archives nationales à Montréal pendant un an.

Pour voir les heures d’ouverture.

BAnQ soutient les réappropriations culturelles de ses collections par les communautés et artistes autochtones à travers leurs propres mots, créations et messages.