Feuilles volantes du Québec

Ce qu’on appelle feuille volante, c’est une page unique, imprimée sur un côté ou sur les deux. Elle était destinée à informer, à publiciser ou à influencer. Ces documents pouvaient être placardés à l’extérieur ou distribués pour que tous puissent en prendre connaissance. Ils pouvaient aussi être lus à la criée sur les places publiques pour la population analphabète. Seul un petit nombre de ces feuilles conçues pour être éphémères ont subsisté jusqu’à aujourd’hui.  

Étroitement associées à la vie quotidienne, qu’elle soit administrative, sociale, artistique ou commerciale, les feuilles volantes sont riches d’information de tout type. On trouve dans la collection de la Bibliothèque nationale des proclamations, des règlements, des arrêts et d’autres documents gouvernementaux, des avis électoraux, des mandements religieux, des calendriers, des listes et des tableaux divers, ainsi que des annonces de produits, d’événements, de spectacles, de commerces, d’excursions touristiques, etc. Quelques billets de banque ou de change font également partie de la collection.  

Ces documents, qui concernent en grande majorité le Québec et dont la plupart y ont été imprimés, contribuent à enrichir les connaissances sur l’histoire du Québec ainsi que sur l’évolution de l’imprimerie sur le territoire.

La collection de feuilles volantes de la Bibliothèque nationale contient de nombreux documents d’intérêt comme : 

• des avis électoraux, dont certains imprimés dès 1792 dans le contexte des premières élections au Québec, comme Avis important aux électeurs canadiens, Avis aux Canadiens et Aux libres et indépendants électeurs de la Basse-Ville de Québec; 
• diverses feuilles volantes émises par les instances gouvernementales et municipales du territoire québécois, par exemple Ordre général - À une cour martiale générale tenue à Chambly, dans le cadre de la guerre anglo-américaine de 1812, 4,000 piastres de récompense!, la proclamation de mise à prix de la tête de Louis-Joseph Papineau au début des rébellions des Patriotes en 1837 et les Règlements pour les "Chemins d'Hyver" de la ville de Québec émis en 1839; 
• des feuilles volantes en lien avec la médecine, comme la Direction pour la guérison du mal de la Baie Saint-Paul de 1785, considéré comme le premier imprimé scientifique québécois, la carte d’affaires d’un médecin pour les marins de Québec imprimée en 1811 et la publication d’une conférence sur la vaccination faite en 1869. 
• des listes et calendriers variés, par exemple une liste de livres de droit à commander imprimée entre 1800 et 1808, un catalogue de semences de 1817, un calendrier pour l’année 1802, un calendrier perpétuel imprimé en 1825 et un calendrier avec gravure et informations utiles pour l’année 1869; 
• des avis de vente tels que l’annonce d’une vente par encan en 1794, la vente de lots de terre pour cause de banqueroute en 1844 et la vente aux enchères de matériel de ferme en 1859; 
• des annonces de prestations artistiques et d’événements divers comme la procession de la Saint-Jean-Baptiste de 1850, le spectacle de Monsieur Blondin, le plus célèbre danseur de corde du monde vers 1860 et la prestation théâtrale de Messieurs les anciens amateurs canadiens au Théâtre Royal en 1862; 
• quelques rares pièces de monnaie comme ce billet de 5 $ de la Banque du Peuple émis en 1835 ou 1836 et ces billets de change de 1837 mis sur le marché par Ignace Dumouchelle, marchand et patriote de Rigaud; 
• et beaucoup plus… 

Des centaines de feuilles volantes de cette collection ont été numérisées. Elles sont offertes en ligne sur BAnQ numérique. 

L’ensemble des feuilles volantes sont disponibles pour consultation sur place à la Bibliothèque nationale (site Rosemont).   

Le catalogue de BAnQ permet de repérer chacun des titres détenus par l’institution. 

Pour toute question, vous pouvez joindre la responsable de la collection, la bibliothécaire Isabelle Robitaille, à collectionspatrimoniales [at] banq.qc.ca.

BAnQ conserve dans les collections de la Bibliothèque nationale la quasi-totalité de l’édition québécoise depuis le début de l’imprimerie au Québec, en 1764. 

Le dépôt légal oblige tous les éditeurs québécois à déposer leurs publications auprès de BAnQ, qu’elles soient sur support matériel ou numérique. 

  L’institution s’efforce aussi d’acquérir, au moyen d’achats et de dons, toutes les œuvres publiées hors Québec mais traitant du Québec ou publiées par des Québécois. Il en va de même pour les publications québécoises plus anciennes encore absentes des collections de la Bibliothèque nationale.