
Un don n’a pas de prix
Lorsque nous vient l’envie de faire le ménage de notre bibliothèque, nous devons garder en tête que certaines publications, loin d’être condamnées au recyclage, pourraient reprendre vie là où l’on en ferait bon usage. Pourquoi ne pas les offrir à BAnQ?
Bâtir le patrimoine
L’une des missions de BAnQ est l’acquisition, la conservation et la diffusion du patrimoine documentaire québécois publié. Bien qu’elle procède à l’achat de milliers de documents, elle ne pourrait accomplir son mandat sans l’apport essentiel des éditeurs du Québec qui, depuis l’instauration du Règlement sur le dépôt légal en 1968, lui confient deux exemplaires de tout ce qu’ils publient. L’institution peut également compter sur l’appui de certains éditeurs francophones du reste du Canada qui, bien que non assujettis à ce règlement, offrent gracieusement leurs ouvrages. Enfin, plusieurs généreux donateurs contribuent à l’ajout de 3000 à 4000 titres chaque année, jouant aussi un précieux rôle dans l’enrichissement des collections.
Tout ce qui brille…
Il faut toutefois souligner qu’un don implique un coût, en temps, par la vérification qu’il suscite. Voilà pourquoi il n’est accepté que s’il respecte les critères ciblant les besoins spécifiques de l’institution.
Puisque la Bibliothèque nationale doit conserver l’ensemble de l’édition québécoise, l’élagage est exclu et l’espace doit être minutieusement utilisé. Limiter l’acquisition aux deux exemplaires requis pour chaque titre revêt donc son importance. Fortes de plus de 1 260 000 documents et en croissance constante, les collections patrimoniales comprennent déjà tous les ouvrages récents des grands éditeurs d’ici, obtenus grâce au dépôt légal. Il ne faut donc pas s’étonner que cela ne soit pas ce qui est recherché.
La bonne cible
Pour mieux comprendre ce qui est davantage susceptible d’être retenu en don parmi les documents québécois, voici une liste d’exemples.
- Les livres, revues, journaux, cartes géographiques, etc. publiés avant 1968. Par exemple, une brochure gouvernementale de 1920 portant sur les pesticides. Le tirage étant épuisé et le sujet moins à la mode, il peut être difficile d’en retrouver sur le marché des livres usagés.
- Les documents parus après 1968, mais publiés en autoédition ou à très petits tirages. Par exemple, un album commémorant l’anniversaire d’un village ou un livre de recettes conçu par une école pour financer une activité scolaire. Les éditeurs de ce type de document ignorent parfois que celui-ci aurait dû être déposé à la Bibliothèque nationale au moment de la publication.
- Les ouvrages dédicacés ou signés de leurs auteurs, peu importe la date.
- Les livres anciens, publiés avant 1850, souvent plus rares et d’un intérêt bibliophilique.
- Finalement, les documents publiés à l’étranger mais ayant un lien avec le Québec par le contenu ou l’origine de l’auteur, ainsi que ceux de la francophonie canadienne.
Malgré tout, il faut savoir que les réserves logent déjà des milliers de documents correspondant à ces catégories. C’est pourquoi, seulement 3 % des propositions seront intégrées aux collections… Mais ces trouvailles essentielles valent leur pesant d’or.
Le boulot derrière les dons
Afin d’éviter le transport et les manipulations inutiles de documents, les donateurs sont invités à envoyer d’abord une liste détaillée de ce dont ils souhaitent se départir. C’est à partir de celle-ci qu’un membre du personnel vérifiera ce que la bibliothèque ne possède pas, mais aussi ce qui pourrait remplacer certains de ses exemplaires détériorés. Car les documents dans leur reliure d’origine, sans tache ni annotation sont bien sûr privilégiés. Le donateur sera ensuite informé des résultats et pourra acheminer uniquement les ouvrages retenus.
Un premier exemplaire, pratiquement intouchable, sera précieusement conservé dans les réserves de la Bibliothèque nationale (site Rosemont). Le second, pour sa part, s’offrira au public, en consultation sur place, à la Bibliothèque nationale (site Grande Bibliothèque).
Et ce sera là une façon d’imprimer le Québec dans notre mémoire collective à travers des pages d’histoires qui n’ont pas fini d’être tournées.
Vous avez de tels trésors à nous offrir? Nous vous encourageons à consulter notre page Web et à nous achat [at] banq.qc.ca (contacter)!
Cet article est une version révisée d’un texte publié dans le blogue Carnets de la Bibliothèque nationale, par Josée Laferrière, technicienne en documentation à la Direction du dépôt légal et des acquisitions.