Que ce soit le fleuve, un lac ou une piscine, chaque été, de nombreuses personnes affluent vers les étendues d’eau du territoire québécois pour se rafraîchir.
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Baignade en eau fraîche
Dans la région de Québec, la baignade, notamment dans le fleuve Saint-Laurent ou la rivière Saint-Charles, est une coutume de longue date, même si cette pratique est peu documentée. Cependant, c’est seulement vers 1930 que des plages avec des installations pour les baigneurs apparaissent. Le temps de loisir ayant augmenté, le bassin de nageurs potentiels devient beaucoup plus grand.
Les Québécois ont longtemps éprouvé de la crainte et du dégoût envers la mer. Durant l’Antiquité et le Moyen Âge, la mer est perçue en Occident comme étant dangereuse; elle est même souvent associée au Diable. C’est au début du XIXe siècle qu’on commence à l’apprécier pour ses bienfaits sur la santé. De nombreux efforts sont déployés pour persuader les gens des avantages des bains de mer. Au Québec, des endroits comme La Malbaie deviennent prisés pour leurs effets curatifs.
Une des premières plages comportant des installations pour les baigneurs est celle de l’anse au Foulon. Des travaux du port de Québec dans l’anse de Sillery, en 1927, exigent le déplacement d’une grande quantité de sable à l’ouest de l’anse. Cette plage accidentelle devient alors très fréquentée par les baigneurs de la région. En 1968, un avis d’interdiction permanente de la baignade est toutefois émis.
Les piscines municipales de Montréal
À Montréal, les piscines municipales remplacent peu à peu les bains publics à partir des années 1930.
Les bains publics ont été construits à partir de 1880, jusqu’à la crise économique de 1929. La plupart des habitations ayant dorénavant des baignoires, les bains publics se transforment alors en piscines municipales, qui proposent d’autres usages, davantage récréatifs et sportifs. Des cours de natation sont offerts pour la première fois dans la métropole en 1931, au bain Maisonneuve.
Quelques années plus tard, en 1940, le Natatorium de Verdun est inauguré. C’est la première piscine municipale extérieure du Québec. Cette construction de style art déco sera longtemps considérée comme la plus belle piscine du Canada.
En 1949, un travail colossal débute sur l’île Sainte-Hélène : on y construit deux piscines de natation et une piscine de plongeon conforme aux exigences du Comité international olympique. C’est le maire de Montréal de l’époque, Camillien Houde, qui inaugure le centre municipal de natation de l’île Sainte-Hélène le 15 juin 1953, au plus grand plaisir des baigneurs.
Les installations sont démolies en 2003 pour faire place à de nouvelles constructions qui accueilleront le Championnat du monde de la Fédération internationale de natation en 2005.
En 2016, la ville de Montréal compte 312 jeux d’eau, pataugeoires et piscines municipales intérieures et extérieures.
La baignade est toujours un passe-temps privilégié des Québécois lors des chaudes journées d’été!
Bonne baignade!
Sources consultées
Bouchard, Stéphane et Léonce Naud, « Un loisir populaire : la baignade », dans Serge Courville et Robert Garon (dir.), Québec, ville et capitale, Québec, Presses de l’Université Laval, coll. « Atlas historique du Québec », 2001.
Données Québec, Ville de Montréal - Piscines municipales, 13 janvier 2016.
Grondin, Sylvie, « Les piscines de l’île Sainte-Hélène », Archives Montréal, 11 juin 2007.
Houle, Normand, « Histoire : Verdun avait la plus belle piscine du Canada », Explore Verdun – île des Sœurs, 19 mai 2021.
Lachaussée, Catherine, « La renaissance de la plage de l’anse au Foulon », Radio-Canada, 25 mai 2023.
« Prendre un bain aux bains », Encyclopédie du MEM.