Plongez dans l’histoire avec cinq métiers disparus (ou presque)! Laissez-vous captiver par les images d’une époque révolue. Une collaboration de Martine Rodrigue, archiviste au Centre d’archives d’Hydro-Québec, et Sarah Hanahem, archiviste à BAnQ.
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Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec Hydro-Québec.
Groom
Le rôle du garçon ou de la fille d’ascenseur, également appelés groom, était une nécessité avant l’automatisation des ascenseurs à la fin de la Première Guerre mondiale. La personne contrôlait l’ascenseur, ralentissant et immobilisant la cabine à l’étage du client. Polis et bien habillés, les garçons et les filles d’ascenseurs parcouraient de longues distances sans jamais quitter leur poste!
Si la tradition a perduré un certain temps par la suite, ce métier est maintenant disparu, à l’exception du service dans certains grands hôtels ou immeubles prestigieux.
Releveurs de compteurs
Au xixe siècle, l’émergence de réseaux de distribution de gaz, puis d’électricité, a donné lieu à la création du métier de releveur de compteurs, les appareils servant à mesurer la quantité d’énergie consommée.
Le travail du releveur consistait à installer et à vérifier les compteurs des abonnés ainsi qu’à effectuer des relevés réguliers afin que le service de facturation puisse émettre des factures correspondant à l’énergie consommée. Selon les époques, les visites « de relève » ou « de mesurage » chez les abonnés se faisaient à pied, à cheval ou en voiture.
Les releveurs de compteurs devaient également être en très bonne forme physique. En 1970, par exemple, ils faisaient environ 250 « relèves » par jour.
À partir de 2012, les « compteurs à roulette » ont commencé à faire place à une nouvelle génération de compteurs utilisant les radiofréquences pour transmettre les données de consommation au service de facturation. Le dernier releveur de compteurs d’Hydro-Québec est parti à la retraite en 2024.
Standardiste
Les métiers de bureau ont grandement évolué avec le temps et les avancées technologiques. Si les jeunes hommes étaient privilégiés à l’embauche au début du xixe siècle dans les compagnies de télécommunications, par la suite, ce furent surtout des femmes qui ont occupé les métiers de téléphoniste puis de standardiste. Les employeurs de l’époque considéraient qu’elles avaient les capacités interpersonnelles requises pour l’emploi[1].
Le métier de téléphoniste était très complexe à l’époque et requérait beaucoup de patience, de rigueur et de politesse. Les téléphonistes du début du xxe siècle étaient parfois responsables de 80 à 100 lignes, ce qui leur permettait de faire plus de 6000 connexions différentes par jour. Elles pouvaient recevoir en moyenne 300 appels par heure[2].
Le métier de téléphoniste existe toujours; cependant, heureusement, les avancées technologiques ont permis de simplifier les connexions et les appels.
Les « pieds lourds »
L’époque de la Renaissance présente les premiers prototypes de scaphandres, mais il faut attendre le xixe siècle pour voir apparaître les premiers scaphandriers « pieds lourds ».
Dotés de gros casques de cuivre à hublots reliés à la surface par un tuyau à air, ces scaphandriers portaient également des chaussures en cuir lestées de plomb qui facilitaient leur équilibre et les aidaient à demeurer au fond de l’eau, d’où le sobriquet de « pieds lourds ».
Pouvant atteindre des eaux plus profondes, les « pieds lourds » furent réquisitionnés pour la récupération de cargaison, le renflouement de navires et l’exécution de travaux liés à la construction de structures immergées. Par exemple, à Hydro-Québec, les travaux d’inspection et de nettoyage des grilles de prises d’eau des barrages furent longtemps réalisés par des « pieds lourds » qui devaient également conjuguer avec un environnement hostile (froid, courant, obstacles, etc.).
Aujourd’hui, le métier de scaphandrier n’est pas disparu, mais l’épopée des « pieds lourds » est révolue. À partir des années 1950, l’avènement d’appareils respiratoires portatifs (nommés scaphandres autonomes) a fait graduellement disparaître les « pieds lourds ».
Gardiens de phare
Le gardien de phare joue un rôle important dans la navigation maritime. Il s’assurait aussi du bon fonctionnement du phare avant l’automatisation de plusieurs fonctions de celui-ci. De jour comme de nuit, le gardien et ses assistants surveillent la navigation maritime, prennent des notes et allument la lampe du phare une heure avant la noirceur.
Si le métier n’a pas complètement disparu, les gardiens de phare se font de plus en plus rares. Le gouvernement du Canada fait toujours fonctionner 51 phares avec du personnel en Colombie-Britannique, à Terre-Neuve-et-Labrador et au Nouveau-Brunswick[3], alors que plus de 100 phares patrimoniaux autrefois occupés par des gardiens ne sont plus en activité.
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[1]. Les femmes, au cœur de l’histoire des télécommunications au pays, Les éclaireurs, ICI Radio-Canada, 17 mai 2018.
[2]. Ibid.
[3]. Les phares au Canada, Pêches et Océans Canada, Gouvernement du Canada.
Sources :
Les femmes, au cœur de l’histoire des télécommunications au pays, Radio-Canada, 19 mai 2018.
Les phares au Canada, Pêches et Océans Canada, Gouvernement du Canada.
Journaux d’entreprise Entre-Nous provenant des archives d’Hydro-Québec.
1613 : Les premiers scaphandriers apparaissent, Le Monde Histoire et civilisations, 27 juin 2022.
Histoire, Tout savoir sur les scaphandriers de hier à aujourd’hui, Thierry Goël, 2024.