Julien Poulin en 4 mots clés

Drôle, attachant et investi, le comédien Julien Poulin a marqué l’imaginaire collectif québécois avec le truculent personnage d’Elvis Gratton. Retour sur le parcours de cet homme de cœur et de convictions.

Cinéma Histoire du Québec (1980 à aujourd’hui)

Elvis


Le « king » des rôles tenus par Julien Poulin au cours de sa carrière. Le coloré Elvis Bob Gratton est né en 1980 dans un court métrage réalisé, comme ses « séquelles », par Pierre Falardeau.

À l’occasion du retour d’Elvis, dans Miracle à Memphis, en 1999, Poulin et Falardeau se rendent dans la capitale du Canada pour une opération promotionnelle. Clin d’œil sorti des archives du quotidien ottavien Le Droit (vous reconnaîtrez peut-être l’auteur de l’article).

Amitié


Impossible de penser à Julien Poulin sans évoquer son grand ami Pierre Falardeau (2e à gauche sur cette photo). Frères d’armes et compagnons de création de longue date, ils se sont connus au Petit Séminaire de Montréal. Les deux comparses posent ici en 1981 aux côtés du réalisateur Jean-Claude Lauzon (à gauche) et de l’auteur et scénariste Pierre Revelin (à droite). Les quatre hommes venaient d’obtenir une bourse de l’Institut québécois du cinéma (plus d’info dans La Presse du 16 janvier 1981, page A9).

Engagement


Au cinéma, d’abord, dès les premiers jours – notamment dans les documentaires Pea Soup et Speak White, signé avec le camarade Pierre Falardeau. À la ville, également. Militant et engagé, Julien Poulin. L’homme prend la parole pour livrer le grand discours de la Fête nationale, cuvée 1998.

La Presse (voir page 9) en témoigne : « Le grand comédien Julien Poulin, interprète d’Elvis Gratton dans le film de Pierre Falardeau, est venu réciter le discours patriotique de l’année, écrit cette fois par l’auteur Dominic Champagne : "L’heure est venue de dire ce soir que si nous avons vécu dans la peur de disparaître et dans l’oubli d’être fiers de nous-mêmes, si nous avons longtemps été tenus à l’écart des décisions, dans nos hivers de glace et de survivance, nous savons les peines de l’exclusion. Et nous disons à ceux qui peuvent se sentir ce soir exclus de la fête que ce pays que nous voulons, nous le voulons avec eux, et que nous garderons l’esprit clair et le cœur ouvert, en dépit de tout ce qu’on peut tenter de faire croire de nous..." »

 

Théâtre


À la fin des années 1960, Julien Poulin monte sur les planches avec La Roulotte. Cette troupe menée par Paul Buissonneau, son mentor, lui permet d’apprivoiser le jeu. 

Sa longue feuille de route théâtrale porte les noms des metteurs en scène André Brassard (En attendant Godot), René Richard Cyr (Nuit de chasse) et Dominic Champagne (La caverne), entre autres.

Ci-dessous, le programme de Rosencrantz et Guildenstern sont morts (1969), pièce de Tom Stoppard s’inspirant de Shakespeare, dans lequel Poulin est crédité deux fois : il personnifie L’Acteur et « règle les pantomimes » – tout ce qui concerne l’aspect gestuel du jeu, un art dont Buissonneau lui a fait connaître les ficelles.

(Au) revoir Poulin


Au cinéma

  • Elvis Gratton – Le king des kings, de Pierre Falardeau et Julien Poulin
    Il s’agit en fait de trois courts métrages mis bout à bout (Elvis Gratton, 1981; Les vacances d’Elvis Gratton, 1983; Pas encore Elvis Gratton!, 1985).
  • Le party, de Pierre Falardeau, 1990 
    Ce film ne fait pas partie de la collection de BAnQ puisqu’il n’est plus disponible sur DVD ou Blu-ray. Le party peut être vu sur la plateforme Éléphant pour quelques dollars.
  • Camion, de Rafaël Ouellet, 2012
    Julien Poulin a reçu le prix Jutra du meilleur acteur pour ce film.

À la télévision

  • Minuit, le soir, de Podz 
    Julien Poulin a reçu le Gémeau du meilleur rôle de soutien masculin en 2007 pour cette série.