Des plantes aux propriétés surprenantes

Connaissez-vous la chicorée sauvage, la patience crépue ou encore la vipérine? Ces plantes, souvent qualifiées de « mauvaises herbes », surprennent pourtant par leur utilité et leurs vertus. Elles ne sont peut-être pas aussi mauvaises qu’on le dit!

À rayons ouverts Environnement Sciences naturelles
Illustration ancienne de plantes du Québec

Nuisibles, indésirables, envahissantes… Les qualificatifs sont nombreux pour parler des « mauvaises herbes ». Or, ces plantes poussant à des endroits inappropriés ou sans y être invitées possèdent plusieurs propriétés utiles. Découvrez leurs mille et une vertus!

Illustration ancienne de la chicorée sauvage et de la patience crépue
« Mauvaises herbes – Farm Weeds », affiche, 86 x 48 cm, Québec, ministère de l’Agriculture, entre 1909 et 1929.

Les bienfaits des « mauvaises herbes »

Ces végétaux, souvent riches en vitamines, nutriments ou minéraux, ne sont pas si nuisibles que cela pour notre organisme. La chicorée sauvage, par exemple, favoriserait l’assimilation du calcium et du fer et ses racines contiennent de l’inuline, un type de fibres qu’on dit « prébiotiques ». La patience crépue est riche en vitamines A et B, en protéines, en fer et en potassium. Sa variante frisée contiendrait plus de vitamine C que les oranges et plus de bêta-carotène que les carottes.

Même si pour quelques-unes la modération est de mise, il ne faut surtout pas se priver de ce garde-manger naturel que sont les « mauvaises herbes ». Il y a différentes façons de les consommer : cuites comme des légumes verts, marinées comme des câpres ou encore ajoutées à des salades, sandwichs ou soupes. Les graines moulues de la patience crépue font une farine très nourrissante au goût de noix. Les boutons floraux de la moutarde sauvage cuits à la vapeur rappellent un peu le rapini. Quant à la vipérine, ses jeunes feuilles émincées finement sont excellentes cuites à la vapeur, comme des épinards. Un spanakopita à la vipérine, quelqu’un?

Illustrations anciennes du chardon des champs et de la marguerite blanche
« Mauvaises herbes – Farm Weeds », affiche, 86 x 48 cm, Québec, ministère de l’Agriculture, entre 1909 et 1929.

Autrefois on connaissait beaucoup mieux les vertus diurétiques, astringentes ou encore dépuratives des plantes. La grande majorité de cette pharmacopée québécoise était utilisée dans des traitements naturels contre bon nombre de malaises. Asthme, bronchite, fièvre, coqueluche, jaunisse, ulcère d’estomac et excitabilité, entre autres, en prenaient pour leur rhume.

Comme toutes les fleurs jaunes, la moutarde sauvage et la marguerite blanche attirent les pollinisateurs et les insectes mellifères. La linaire commune aussi, mais, ses fleurs étant fermées, seuls les insectes lourds tels que les bourdons peuvent y entrer et la polliniser. Sa période de floraison, parmi les plus longues, s’étend de juillet à novembre. Et malgré son aspect répulsif, la vipérine possède aussi ses admirateurs. Abeilles, bourdons et papillons : son nectar les attire tous, à leur grande satisfaction!

« Mauvaises herbes – Mal connues, mal aimées », une installation à découvrir en plein air... à la Grande Bibliothèque

BAnQ, en partenariat avec l’organisme communautaire Sentier Urbain, a inauguré l’été dernier dans le Jardin d’art de la Grande Bibliothèque Mauvaises herbes – Mal connues, mal aimées. Une installation en plein air qui se prolonge cet été et qui met en valeur l’affiche Mauvaises herbes réalisée par le ministère de l’Agriculture au début du siècle dernier et conservée à la Bibliothèque nationale. Celle-ci fait partie du corpus sur le patrimoine documentaire agricole repéré à l’occasion du partenariat avec Sollio Groupe Coopératif.

L’exposition Mauvaises herbes – Mal connues, mal aimées vise ainsi à éveiller le public à l’environnement qui l’entoure et à changer sa perception de certaines plantes mal aimées, car mal connues. En magnifiant leur beauté et en valorisant leurs propriétés et leurs utilisations, elle apporte un nouvel éclairage sur ces végétaux qu’on dit indésirables. « Mauvaises », ces herbes, vraiment? Maintenant que vous les connaissez un peu mieux, parions que vous les aimerez un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…

Photo du jardin d'art de la Grande Bibliothèque et de l'installation sur les mauvaises herbes
Photo : BAnQ

L’organisme Sentier Urbain sensibilise les consciences au regard de l’environnement et accompagne des citoyens de tous âges vers une plus grande responsabilisation individuelle et collective. C’est ce qu’il fait depuis deux étés dans le Jardin d’art de la Grande Bibliothèque avec l’installation Mauvaises herbes – Mal connues, mal aimées, mais aussi avec Parcelles, un projet d’agriculture urbaine et d’inclusion sociale réalisé en partenariat avec la Société de développement social. Les jardiniers sont tous des participants du programme TAPAJ de Spectre de rue.

Et ce n’est pas tout! La réalité augmentée prendra place dans le Jardin d’art grâce au projet INSITU, mené en collaboration avec Montréal en Histoire. Le public pourra visualiser des extraits d’œuvre majeures de la littérature québécoise ainsi que de monumentales piles de livres qui apparaitront dans le Jardin d'art en utilisant l’application « INSITU » sur un mobile (disponible à partir du 15 mai). 

Cet article est adapté de l’édition papier d’À rayons ouverts numéro 110, publiée en 2022 par Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Pour lire l'ensemble du numéro.