Le quartier chinois de Montréal est un secteur de la ville bien connu des Québécois et apprécié des touristes. Réputé pour ses nombreux restaurants et épiceries asiatiques, il a tant à offrir! Découvrez l’origine de ce quartier haut en couleur.
Une histoire qui remonte au XIXe siècle
C’est au début de l’industrialisation, vers la fin des années 1870, que les premiers Chinois en provenance de la région de Canton s’installent à Montréal dans cette partie de la ville que constitue aujourd’hui l’arrondissement Ville-Marie. C’est ainsi que se développe un véritable quartier chinois autour du boulevard Saint-Laurent et de la rue De La Gauchetière. Ils rejoignent une population d’immigrants en provenance d’Europe occupant déjà le quartier.
À leur arrivée, plusieurs Chinois investissent dans la blanchisserie. Ce secteur devient ainsi le principal pôle économique de cette partie de la ville. La population asiatique du quartier s’accroît rapidement, passant de 1000 personnes en 1900 à 2000 en 1920. Pour répondre aux besoins de la population, de nombreux commerces spécialisés ouvrent leurs portes. C’est ainsi qu’apparaissent plusieurs restaurants, des cafés et d’autres services, notamment des librairies offrant des livres et des journaux en langue cantonaise.
À partir du milieu des années 1920, la population chinoise est touchée par la Crise économique, le racisme et la Loi de l’immigration chinoise, qui interdit à presque tous les Chinois d’entrer au pays. Ghettoïsée dans le quartier chinois, c’est dans les restaurants et cafés que la communauté se réunit, demeurant fidèle à sa culture, à sa langue et à sa cuisine.
En 1967, la Ville de Montréal reçoit l’Exposition universelle et décide d’investir pour revitaliser ce secteur. Par exemple, une pagode a été offerte par un membre de la communauté afin de donner une authentique identité chinoise au quartier. C’est au cours de la même période qu’est réalisé le projet communautaire du parc de la Pagode situé au coin des rues De la Gauchetière et Saint-Urbain. Il se veut un symbole de paix et d’harmonie entre citoyens et célèbre le centenaire de la fondation du Canada. Le parc et la pagode n’existent plus aujourd’hui.
Considéré longtemps comme un ghetto, un lieu insalubre et pauvre, le quartier chinois a subi de multiples métamorphoses pour « s’enchinoiser ». Il est dorénavant un endroit prisé par les Montréalais et les touristes qui apprécient fréquenter ses commerces et découvrir les attraits de la culture millénaire qu’il met en valeur.
Les sources archivistiques
Vous voulez voir d’autres photographies de ce secteur de la ville? Vous en trouverez dans les fonds Conrad Poirier et Ministère de la Culture et des Communications. N’hésitez pas à faire vos propres découvertes dans la banque de données Advitam.
Autres ressources à consulter
Sur La Fabrique culturelle de Télé-Québec, découvrez grâce à une vidéo les rues du quartier chinois en compagnie de l’architecte Jonathan Cha et de Pauline Wong, une ancienne résidente du quartier.
Dans le cadre de la série Mémoires d’immigrations du Centre d’histoire de Montréal, consultez le dossier consacré à la communauté chinoise montréalaise et découvrez des textes, des photos d’archives et des témoignages présentant les multiples facettes du passé, parfois récent, de la communauté asiatique de Montréal.
Cet article est une version révisée d’un texte publié dans le blogue Instantanés de BAnQ, le 2 novembre 2016, sous le titre La petite histoire du quartier chinois de Montréal.