Il y a 50 ans, un groupe de jeunes amis alors inconnus faisait paraître son premier album. Aujourd’hui, les chansons du disque éponyme de Beau Dommage sont bien ancrées dans l’imaginaire collectif de plusieurs générations de Québécois qui les connaissent par cœur.
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L’histoire de l’album
L’album commence son parcours à Montréal en 1974 au Studio Tempo, là même où Harmonium enregistrait quelques mois plus tôt son premier disque, devenu lui aussi célèbre. Beau Dommage est composé de 11 chansons rock, pop et folk en français. Son lancement a lieu en décembre 1974 à l’Hôtel Nelson et le groupe entame une grande tournée en 1975.
Départ à Montréal au Café Campus
Le 11 novembre 1974, avant la date du lancement officiel, le journal Le Jour annonce un spectacle de Beau Dommage au Café Campus. « Spectacle important s’il en est un pour le groupe puisqu’il marquera en quelque sorte sa rentrée auprès du public montréalais et qu’il s’agira de la première d’une série d’importantes apparitions », indiquait le journal.
Ce concert représente un test pour les musiciens, « d’autant plus important [qu’il] coïncide avec la sortie du premier long-jeu du groupe ». Le Café Campus, salle montréalaise mythique, qui a accueilli de nombreux grands musiciens, s’apprête ainsi à présenter un groupe qui deviendra iconique au Québec.
Les pièces emblématiques
Avec le temps, des pièces comme La complainte du phoque en Alaska, Le picbois ou Ginette deviennent des classiques de la musique québécoise. Lors du dernier demi-siècle, de nombreuses reprises ont été enregistrées, notamment par Félix Leclerc, Fabienne Thibeault, Yann Perreau et plusieurs autres grands noms. Certaines reprises ont même été enregistrées avec la collaboration de membres de Beau Dommage.
Montréal et Beau Dommage
Si, en écoutant l’album Beau Dommage, nous visitons différents quartiers de Montréal, plusieurs endroits de la métropole rappellent les chansons du groupe. Le 6760, Saint-Vallier, par exemple, lieu de vie et de création pour le jeune groupe qui est mentionné dans la chanson Tous les palmiers. Lorsqu’on se promène près de la ruelle Beau Dommage à l’angle de la rue Saint-Zotique, on peut admirer une murale reprenant la pochette de l’album créée par Pierre Guimond où l’on voit la rue Saint-Denis mise en miroir.
Une image qui semble encore exprimer l’essence de la vie montréalaise. En plus de la pochette, les paroles des chansons Chinatown et bien sûr Montréal, entre autres, nous immergent au cœur de la ville.
La découverte de Beau Dommage pour un Québécois qui vient d’ailleurs
En immigrant au Québec, nous sommes nombreux à découvrir le fonctionnement de la société, le climat et évidemment la culture. À moi qui arrivais du Mexique, le rock-folk de Beau Dommage ne m’était pas étranger. La pièce Ginette m’a même rappelé un rythme latino-américain. Les arpèges à la guitare, les voix et le son des années 1970 ont évoqué certains souvenirs des musiques que j’avais entendues pendant mon enfance.
Je peux donc témoigner que l’écoute de cet album et de plusieurs autres classiques québécois m’a permis de me rapprocher de la culture du Québec et de créer des liens avec mon pays d’accueil. Chacun vivra sans doute sa propre expérience.
Vers 2074
Peut-être que dans les 50 prochaines années, et même après, on redécouvrira les chansons de l’album Beau Dommage réinterprétées par d’autres artistes avec des reprises métissées et des arrangements qui nous amènent vers de nouveaux univers musicaux.
En attendant d’avoir plus de versions de chansons de Beau Dommage, j’espère voir les nouvelles générations s’approprier ces classiques de la culture québécoise. D’ici là, je serai à l’affût et si je suis encore vivant en 2074, qui sait?, j’écrirai peut-être la suite de cet article!