Découvrez deux criminels notoires du XXe siècle au cœur de la contrebande dans le Bas-Saint-Laurent avec une nouvelle vidéo de la série Cette histoire nous mènera loin, réalisée en collaboration avec La Fabrique culturelle.

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Dans cet épisode de la série Cette histoire nous mènera loin, réalisée en collaboration avec La Fabrique culturelle, plongez dans les années 1920-1930, une période marquée par la prohibition en Amérique du Nord et l’âge d’or de la contrebande au Québec, tout particulièrement dans le Bas-Saint-Laurent.
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La contrebande au Québec
Un mouvement de tempérance prend de l’ampleur au Canada à la fin du XIXe siècle. Considérant l’alcool responsable de plusieurs problèmes sociaux, il fait la promotion de la sobriété.
Cela conduit à la tenue d’un référendum sur la prohibition en 1898. Dans toutes les provinces canadiennes, une faible majorité de la population se prononce en faveur de la prohibition, sauf au Québec, où plus de 80 % des gens s’y opposent.
La consommation, la vente et la distribution d’alcool sont complètement interdites en 1919, pour une période d’environ deux mois au Canada. Les spiritueux demeurent bannis au-delà des deux mois. La prohibition est abolie au Québec en 1921 avec la création de la Commission des liqueurs. La question est abordée différemment dans chaque province au cours de la décennie.
Cependant, à cause de la prohibition aux États-Unis, de 1920 à 1933, un système de contrebande s’installe dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie.
Parmi les centaines de personnes arrêtées pour contrebande au Québec durant cette période, certaines marquent l’imaginaire grâce aux journaux et aux archives de l’époque.
Sunny White
Sunny White, également connu sous le nom de James Walters, est un contrebandier notoire actif dans les années 1920 et 1930 au Québec, particulièrement dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. Sunny White doit sa notoriété à ses affrontements avec les autorités.
En 1930, il est arrêté après avoir tiré sur des membres de la police des liqueurs. Deux ans plus tard, il est condamné à 25 ans de prison à New Carlisle, en Gaspésie. Il paie une caution de 25 000 $, somme importante à l’époque, pour être libéré en attendant son procès en appel, mais sa carrière prend fin tragiquement avec l’explosion de son yacht au large de Mont-Louis. L’homme et le bateau ne seront jamais retrouvés. La disparation de Sunny White demeure un mystère.
Alfred Lévesque
Alfred Lévesque, connu sous le surnom de « bootlegger du Témiscouata », est un célèbre criminel au Québec. Particulièrement actif durant les années 1920 et 1930, il est rapidement devenu l’un des plus grands contrebandiers de l’est du Québec.
Lévesque dirige un vaste réseau de contrebande d’alcool, employant environ 800 personnes et utilisant près de 500 voitures volées pour le transport de l’alcool, selon la légende. Malgré de nombreuses arrestations, il est souvent relâché faute de preuves suffisantes et parce qu’il a les moyens de payer les amendes.
En 1934, il est condamné à quatre ans de prison pour fraude et contrebande. Sa peine est réduite à deux ans et demi en raison de son état de santé. Après sa libération et à la suite de la fin de la prohibition aux États-Unis, la contrebande d’alcool diminue considérablement dans la région, marquant ainsi la fin d’une époque pour le Témiscouata.
Sources :
Reford, « La tempérance à Métis-sur-Mer », Magazine Gaspésie, vol. 55, no 3, 2018, p. 23-25.
Y. Cormier, « La lutte à la contrebande », Magazine Gaspésie, vol. 55, no 3, p. 6-9.
Corporation du patrimoine de Rivière-Bleue, « Alfred Lévesque, le bootlegger du Témiscouata », Histoires de chez nous