Un amour de bibliothèque : Patrice

Pour célébrer la Saint-Valentin, nous vous présentons des usagers qui, comme Patrice, ont eu un coup de foudre pour BAnQ.

 

 

Littérature

Patrice et les bibliothèques, c’est une histoire qui remonte à l’enfance. « Ma mère était bénévole à la bibliothèque municipale. J’allais donc souvent emprunter des livres avec elle, raconte ce bachelier en sexologie. Cela a développé naturellement mon goût pour des lectures de toutes sortes et pas toujours celles que l’on prête à un enfant. Je regardais des livres d’art, d’Histoire ou reliés à la nature. » 

À l’adolescence, la vie de Patrice bascule. « À cette période, j’ai réalisé que mon expression de genre n’était pas conforme à ce que l’on attendait d’un jeune homme dans une petite ville de campagne au début des années 1990. On me traitait de fif, de tapette. C’est arrivé plusieurs fois qu’on menace de me frapper. » Les bibliothèques, jusqu’ici lieu de curiosité, deviennent alors pour lui un refuge. « Un des endroits où j’étais protégé de mes intimidateurs, c’était à la bibliothèque de l’école secondaire, qui se trouvait dans la chapelle d’un ancien séminaire. C’était un lieu sacré où le silence était respecté. J’allais m’y réfugier pendant les heures de lunch. Cela me faisait un endroit à moi où je me sentais en sécurité et où je pouvais étudier ».

Un nouveau départ pour soigner le passé

Arrivé à l’âge adulte et désormais installé à Montréal, Patrice continue de fréquenter les bibliothèques. C’est donc tout naturellement qu’il prend ses quartiers à la Grande Bibliothèque peu après que celle-ci a ouvert ses portes. C’est entre ces murs qu’il préparera à la quarantaine sa reconversion professionnelle du design graphique vers la sexologie. « Je faisais mes études à l’UQAM juste à côté, c’était donc l’endroit idéal pour venir travailler, se souvient-il. Je me retrouvais parmi beaucoup d’autres étudiants et c’était motivant. » Une reprise d’études en forme de réponse aux attaques subies plus jeune : « Une de mes motivations était de trouver une façon de limiter le plus possible l’intimidation que j’ai vécue moi à l’adolescence et de viser une plus grande acceptation de la diversité », explique-t-il. Patrice le sait mieux que quiconque : si les bibliothèques permettent parfois d’échapper à un présent douloureux, elles servent surtout à construire un futur plus lumineux.

Le coup de cœur de Patrice

La fameuse invasion de la Sicile par les ours, Dino Buzzatti, 2002 : « Pour une raison que j’ignore, ce livre m’a complètement habité. C’était un peu ma Guerre des tuques. C’est l’histoire d’une grande armée d’ours pour faire simple. Il se trouve qu’il a récemment été adapté dans un très beau film d’animation. Les deux sont disponibles à la Grande Bibliothèque. »